Nivologie

Scenario Climatique Adapté aux zonnes de Montagne Phénomènes Extrêmes et Incertitudes

 

 

 Contexte

Les températures atteignent 39 degrés à Lantosque le 1er Aout 20017  Meteo France prévoit 41 degrés à  Puget Thénier et Guillaumes , l'année 2017  à Nice se situe au 3eme rang des températures moyennes les plus chaudes cumulées sur juin -juillet., sur une période de données de plus de 60ans à Nice

La vigilance orange  canicule activée début Août 2017  dans la région Sud Est et les périodes de fortes chaleurs qui s'amplifient et se renouvellent  de plus en plus souvent (2003, 2015, 2017) interpellent quant à l'évolution du climat en zone de montagne

Le projet ANR/SCAMPEI a pour objectif d'apporter une réponse à la question du changement climatique dans les Alpes dans un futur proche 2021-2050 et lointain 2071-2100

 

Méthode

L'étude se base sur les parametres des différents scénarios du changement climatique du GIEC (Groupe Expert Intergouvernementaux sur l'Evolution Climatique) et prend en compte les 3 scénarios suivants

  • A2 : Forte concentration en gaz à effet de serre (le plus pessimiste)
  • A1B Concentration moyenne
  • B1 faible concentration (le plus favorable)

Mais ces scénarios climatiques globaux décrivent les évolutions du climat à l'échelle de quelques centaines de kilomètres : ils « voient » à peine les montagnes Francaises et ne peuvent représenter les phénomènes météorologiques locaux. Pour anticiper les impacts du changement climatique dans les Alpes,  les climatologues ont donc besoin de connaître l'évolution du climat à une échelle beaucoup plus fine.

Pour apporter une réponse plus précise à la question du changement climatique dans les régions de montagne de la France métropolitaine, on associe aux différents scénarion de gaz à effet de serre   la modélisation à haute résolution (12 km)  Aladin de Météo-France, le Modèle Atmosphérique Global (LMD) et  le Modele Atmosphérique Régional (MAR) .

 

On obtient ainsi  6 scénarios pour les indices météorologiques (températures, vents , précipitations,humidité, rayonnement ) dans le futur proche et lointain selon l'association du modèle et de la concentration du gaz à effet de serre du GIEC

pour la consultation des cartes les associations sont dénomées  ainsi

  • ALD1 : Aladin, scénario des gaz à effet de serre GIEC-A1B
  • ALD2 : Aladin, scénario des gaz à effet de serre GIEC-A2
  • ALD3 : Aladin, scénario des gaz à effet de serre GIEC-B1
  • LMD1 : LMDZ, scénario des gaz à effet de serre GIEC-A1B, scénario d'océan GIEC-IPSL
  • LMD2 : LMDZ, scénario des gaz à effet de serre GIEC-A1B, scénario d'océan GIEC-CNRM
  • MAR : MAR, scénario des gaz à effet de serre GIEC-A1B, scénario d'océan GIEC-CNRM

 

Ces données sont représentées sous forme de cartes  sur la page de  Daiagnostics de changements climatiques

 Mais ces données ne sont pas suffisantes pour le calcul de l'évolution du manteau neigeux aux altitudes 1200,1800 et 2400m ainsi que  le risque d'avalanche.

On va donc se servir du modèle SAFRAN CROCUS et MEPRA du centre d'étude de la neige (CEN) avec  en entrée les indices météorologiques calculés  précédemment  et les adapter à chaque massif des Alpes (les mêmes que pour la prévision du risque d'avalanche).

 

 Resultats sur les massifs des Alpes

 

neige2030
Evolution du.manteau neigeux dans le futur proche et lointain

 

 Les cartes montrent le déficit en pourcentage du paramètre neige à différents niveaux d'altitude par rapport à la période de référence 1961-1990. Tous ces indices sont obtenus pour un massif par saison ou par an. Ils sont ensuite moyennés sur 30 ans, puis on calcule les pourcentages. A l’exception du risque d’avalanche qui est une information globale à l’échelle du massif, ces indices sont donnés pour trois altitudes :1200 mètres, 1800 mètres et 2400 mètres.

 Ces données sont représentées sous forme de cartes  sur la page Evolution du manteau neigeux et Avalanches de grande ampleur.

 

 

 

CONCLUSIONS

Ce projet a mis en évidence un résultat assez inattendu : la durée d'enneigement diminue fortement jusqu'à une altitude de 2500 m et ce dès le milieu du 21ème siècle. A cet horizon, la réponse des températures est faible (moins de 2°C) et celle des précipitations non significative compte tenu de la forte variabilité naturelle de ce paramètre à nos latitudes. On a donc un effet amplificateur par les lois de la physique que les modèles prennent en compte, surtout quand ils sont à haute résolution horizontale. Ce résultat est robuste quand on change de modèle de climat ou de technique statistique, avec bien sûr une modulation de la réponse. Le risque d'avalanche, qui aurait pu augmenter avec l'augmentation des cycles chutes de neige important et suivies de fonte rapide, diminue significativement.  Ce projet confirme également des résultats de projets nationaux ou européens sur la raréfaction des vagues de froid, l'augmentation des vagues de chaleur, l'accentuation des sécheresses (sauf pour un des trois modèles) accompagnée de l'augmentation des phénomènes précipitants intenses. Il confirme aussi l'absence d'augmentation significative des tempêtes . A la différence des projets précédents, lareprésentation du climat de référence est beaucoup plus fidèle à la réalité grâce aux analyses Safran,ce qui rend les données plus crédibles pour des études  d'impact.