Fissures dans le ma,teau neigeux au mont Chajol le 22 décembre , soit un jour avant l'accident
Origine du déclenchement
Un groupe de 8 skieurs et 2 guides se font déposer en hélicoptère au sommet de Ciamoussero . A 11h, une avalanche se déclenche à leur passage vers 2400m et ensevelit 3 randonneurs. Deux d'entre eux réussissent à se dégager le 3eme est complètement enseveli.
Après 20 minutes une unité de chiens d'avalanche et un médecin sont hélitreuillés sur les lieux. L'emplacement du skieur enfoui est déjà détecté grâce à l'Arva. Les secouristes et le medecin finissent de le dégager. Les tentatives de réanimer la victime se prolongent sans succès.
Références
Le but de cet article est de déterminer la cause du déclenchement de l'avalanche et plus particulièrement l'aspect technique du déclenchement . Les fait sont révélés dans les journaux
Quotidieno Piemontaise et Nice matin
Météorologie des jours précédents
Dans la nuit du 19 et la journée du 20 décembre 2016, une perturbation active remonte de Méditerranée Les éléments se sont déchaînés sur la chaîne frontalière, la perturbation de Sud-Ouest s'est achevée en retour d'Est chargeant énormément la Haute-Roya et les versants Italiens. Le vent fort de Sud-Est puis Nord-Est a soufflé en tempête provoquant ces structures de plaques rarement observées.
Sur limone il est tombé 90 cm au cours de l'épisode du 19 au 20 décembre
Stabilité
Le 22 décembre , la veille de l'accident et 2 jours après les fortes chutes de neige, une sortie nivologique est organisée à Castérino avec une montée au Mont Chajol 2300m à peu de distance du lieu de l'accident.
Les relevés nivologiques et météorologiques effectuées au cours de cette sortie peuvent être considérées comme identiques à celles du Ciamoussero le 23. Une nuance importante cependant sur l'état de la sous couche est à prendre en compte dans la suite de l'exposé
Sondage de battage du 22 Décembre au Chajol
La mesure de résistance n'a pas pu être réalisée mais cette mesure n''est pas déterminante dans l'état actuel du manteau neigeux qui ne présente qu'une couche unique et est évaluée à moins de de 10 kgf. dans la neige fraîche. Cette neige homogène est proportionnelle à la masse volumique de l'ordre de 180 à 200 kg/m3. Ces masses volumiques ont été réalisées à plusieurs altitudes et orientations et donnent pratiquement les mêmes valeurs en tous lieux.
Les températures pendant les chutes sont passées de -6 à -4 degrés à 2300m (mesure à la nisose de la Lombarde) , températures que l'on retrouve à 10 cm de profondeur, le redoux de jeudi 22 , ramène à -2° la température de surface.
Ce qui fait la différence entre les 2 sites
Les 2 cartes représentent la couverture de neige observée par satellite dans la région de Limone. et de la haute-Roya, le 18 décembre soit juste avant les chutes et le jour de l'avalanche le 23
A l'emplacement du sondage au mont Chajol à 2300m, la neige récente repose sur un sol nu. Tandis qu'une sous-couche était présente sur le versant Italien à partir de 1600m dans le secteur de Limone.
Cette sous couche s'est transformée en gobelets avec le fort gradient de température et a une grande importance dans le déclenchement de l'avalanche
Les deux sondages réalisés dans le Mercantour illustrent l'évolution de cette couche de grains anguleux au cours des semaines précédant la perturbation du 19 Le 1er à Sanguinierette le 8 décembre et le second le 15 décembre vallon d'Anduébis. C'est un facteur aggravant pour les fortes chutes de neiges ventées qui se sont déposées au dessus, en plaques plus ou moins friables.
Le risque
Bulletin avalanche du Mercantour pour le 23 décembre 2016
Le risque dans le Mercantour au niveau 4 jeudi est amplement mérité. C'est évidemment le vent qui est le premier facteur de risque. Le vent au Sud Est avec des pointes à 90 km/h s'est orienté au Nord-Est en fin de perturbation avec encore des chutes de neige importantes sur le chaînon frontalier.
Dans les secteurs d'accumulations, le vent moins soutenu et le froid ont provoqué des plaques friables. Cette neige d'aspect poudreux est fissurée sur 50 cm de profondeur et à la limite de la rupture. Ces fissures ne sont visibles qu'en forêt et se produisent aux ruptures de pentes. On en retrouve loin des crêtes, dans les clairières. Les couloirs d’avalanches qui jouxtent la forêt sont lisses, bien remplis et inhospitaliers.
Au Chajol la neige récente repose sur un sol nu et même dans ces conditions de nombreuses fissures apparaissent dans le manteau neigeux ( agrandir la photo ), mais sur le versant Italien, la neige récente ventée repose sur des grains sans cohésion au dessus de de 1800m .
Les plaques qui se sont formées dans ces secteurs ont être fragilisées par cette sous-couche.